La tête de liste de la coalition « Sénégal kese », Thierno Alassane Sall, était à Tivaouane, le vendredi 8 novembre 2024. Accueilli par ses investis de la cité religieuse et environs, il a sillonné quelques artères de la commune avant de faire sa déclaration au rond-point carrefour. Il n’a pas épargné l’ancien et le nouveau régimes.
Thierno Alassane Sall a d’abord déploré le pillage organisé des ressources avec la mort programmée des chemins de fer, la spoliation des terres des paysans au profit de l’exploitation du zircon et en l’absence d’accompagnement adéquat des populations. Idem pour les ressources halieutiques bazardées avec des contrats et permis de pêche ruinant les acteurs de la pêche artisanale. Thierno Alassane Sall de rappeler qu’un Etat, ce n’est pas seulement l’Exécutif. C’est aussi le pouvoir Judiciaire qui doit défendre les citoyens et le Législatif qui a pour mission d’évaluer les politiques publiques, de voter des lois et de contrôler l’action du gouvernement. Selon l’ancien ministre de l’Energie sous Macky Sall, toutes ces institutions n’ont pas joué leur rôle face au pillage des ressources du Sénégal. « C’est l’Assemblée nationale qui doit définir les priorités des populations en termes d’électricité, d’eau, de sécurité, etc., et voter le budget qui doit l’accompagner », a-t-il indiqué. Voilà pourquoi, selon lui, il important d’avoir « une Assemblée nationale qui n’est pas à la solde de l’Exécutif ».
La tête de liste de « Sénégal kese » a cité les exemples des chemins de fer, des industries extractives, de La Poste, en précisant que cette dernière est plongée dans « une agonie profonde par un recrutement politicien ». Encadrer le vote d’une loi d’amnistie Thierno Alassane Sall a fustigé le vote de la loi d’amnistie après les violences politiques de 2021 à 2024, la qualifiant de « pire que toutes les autres qui l’ont précédé au Sénégal, avec plus de 80 morts ». Pour éviter de telles pratiques, « il est essentiel que tout cela soit tiré au clair d’abord », at-il martelé, promettant de déposer une proposition de loi afin de réviser la Constitution pour encadrer le vote d’une loi d’amnistie, une fois à l’Assemblée nationale. Il compte également travailler sur une proposition de loi pour que l’autorité parentale soit élargie à la mère, en l’absence du père.
A son avis, l’Assemblée nationale sortante devait contrôler également ce qui s’est passé au niveau des chemins de fer, des industries extractives, de La Poste. Des entreprises marquées, selon lui, par « une gestion gabégique et un recrutement politicien ». De la même manière, « le cas de l’Onas sous l’actuel régime doit également faire l’objet de contrôle par la future Assemblée nationale », a-t-il précisé. A cet effet, a-t-il estimé, « le ministre, l’ancien directeur de l’Onas, les travailleurs, et les entreprises impliquées, doivent tous être convoqués par la future Assemblée nationale. A l’en croire, le recrutement dans la Fonction publique est souvent politisé, fustigeant le recrutement « d’une cinquantaine de chargés de missions à la Présidence au moment où des postes de santé n’ont pas de personnel, des médecins sont au chômage ».
Dès lors, il a appelé à voter pour « des hommes et femmes de valeurs qui mettent en avant l’intérêt de ce pays, qui n’ont jamais trahi le Sénégal ». Il a tenu à rappeler que pendant qu’il était dans le gouvernement de Macky Sall en tant que ministre de l’Energie, il avait refusé de signer un contrat défavorable au pays et de prendre un salaire exorbitant. Il a donc appelé les Sénégalais notamment les jeunes à faire le bon choix en votant massivement la liste de la coalition « Sénégal Kese ». Ibrahima NDIAYE (Correspondant)