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En Afrique, les ressources intellectuelles sont-elles tout-autant gaspillées que les ressources naturelles? Par ignorance ou vanité?

En Afrique, les ressources intellectuelles sont-elles tout-autant gaspillées que les ressources naturelles? Par ignorance ou vanité?

La mauvaise utilisation de notre puissance intellectuelle contribue à maintenir nos populations dans une forme de pauvreté structurelle, qui se nourrit d’une forme de métaphysique élitiste qui fait briller des tribuns, l’espace d’une soirée.

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En mode promenade solitaire en voiture à travers l’Europe, je prends aussi beaucoup temps, pour écouter du fond de mon lit, des débats nocturnes sur des plateaux de télévision au Sénégal, qui commencent très tard et durent des heures.

Si le temps est de l’argent ailleurs, en Afrique, le temps d’antenne de télévision n’est pas une ressource rare, surtout que le bavardage fait partie de la culture, au même titre que les interminables salutations qui introduisent les émissions.

Hier soir et ce matin, j’ai regardé et écouté. Pour à la fois, m’en réjouir et m’en désoler.

Mais cela m’a surtout appris beaucoup de choses qui expliquent l’inutilité objective et opérationnelle de la plupart de ceux qui disent élites au Sénégal.

Me réjouir d’écouter mes compatriotes, faire montre à la fois d’éloquence, de connaissance, de capacité analytique et donc de puissance intellectuelle, toutes choses constitutives de ressources humaines indispensables, pour assurer un développement économique et social endogène, bâti sur les forces dormantes de notre économie.

Me désoler que beaucoup d’intervenants s’expriment dans le désordre de leur désirs de faire croire qu’ils savent et/ou d’essayer de donner une consistance objective, à des positions subjectives, sur lesquelles ils sont plutôt venus communiquer.

Tout cela a abouti à de froides assertions, sur des contrevérités historiques et objectives, qui font surtout dans le mélange des genres et désinforment sur les relations déterminantes entre l’idéologie, la politique, l’économie, la finance, le social et le sociétal.

Il faut avoir la patience d’un chercheur qui essaie de comprendre certaines phénoménologies de la psycho-sociologie de la pauvreté, pour ne pas décrocher et passer à autre chose.

En fin de compte, absolument aucune des émissions que j’ai suivies n’a permis d’en identifier les linéaments d’une approche constructive, pour aider à orienter des politiques économiques et sociales qui tiennent compte des aspects socio-culturels et politiques de notre environnement.

Le pire, c’est que tous les intervenants et animateurs ont certainement reçus des félicitations de toutes parts, en vedettes!

C’est aussi de l’opium pour intellectuels Africains qui pédalent dans le vide, sans aider à construire une nation, c’est à dire, une communauté d’intérêts et de destin.

Pape Demba Thiam

editor

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