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Dieguy Diop raconte l’enfer de sa garde à vue : « Ce qui se passe à la cave fait vraiment peur »

Dieguy Diop raconte l’enfer de sa garde à vue : « Ce qui se passe à la cave fait vraiment peur »

Libérée de prison, hier lundi, après un court séjour carcéral pour des accusations d’escroquerie sur les fonds publics, Dieguy Diop, ancienne Directrice de la Promotion de l’économie sociale et solidaire, s’est confiée à L’Observateur. Elle a pu bénéficier d’une liberté provisoire après avoir consigné 28 millions de francs CFA. La responsable politique de l’Alliance pour la République (APR) est revenue sur les conditions de sa détention.

« Je ne souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi, un passage à la cave du Tribunal de grande instance de Dakar. Je ne le souhaite à aucune personne, en particulier à une femme ou à une mère, car c’est une restriction de liberté qui est, à la limite, dégradante », a réagi la responsable de l’APR.

Dieguy Diop d’expliquer : « J’étais derrière les grilles de la cave, un monde nouveau que je découvrais. Ce jour-là, j’ai ressenti, paradoxalement, à la fois de la fierté et de la colère. La fierté, parce que je me suis dit que c’était à cause de mes opinions politiques que je me retrouvais là. Mais aussi de la colère, car il n’est jamais normal que des Sénégalais ayant accédé à un certain niveau de magistrature utilisent l’État contre un adversaire politique. C’est déplorable. Je trouve également regrettable que mon ministre de tutelle ait juré de m’envoyer en prison ».

« Je n’ai pas fui pour échapper à la justice »

 
 L’ex-Directrice de la Promotion de l’économie sociale et solidaire est revenue sur ses premières nuits en garde à vue. « Je les ai vécues avec dignité. Je me suis dit que dans la vie, il y a trois êtres qui ne seront jamais emprisonnés : d’abord, le fou, qui n’est pas pénalement responsable ; ensuite, le chien, qui est habitué à faire du sale boulot ; et enfin, le traître. Et moi, je ne suis pas une traîtresse. Je n’ai pas fui pour échapper à la justice de mon pays, donc il était toujours possible que je sois rattrapée par des ennuis judiciaires ».

 Elle confie avoir été marquée, dans la cave, par le sort de deux prévenus. « Il y avait un vieil homme d’environ 80 ans, un fournisseur, qui avait du mal à s’adapter, vu son âge avancé. Son cas m’a particulièrement touchée. Il y avait aussi un jeune de 15 ans. J’ai immédiatement pensé à ma fille, qui a le même âge, et cela m’a fait craquer. Ce qui se passe à la cave fait vraiment peur », a raconté Dieguy Diop.

Moussa Ndongo

editor

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